mardi 12 août 2014
Supercoupe d'Europe - Cette équipe va vite se faire un nom : le Régal Madrid
Le jeu : Le 4-4-2 étouffant du Real
Un pressing tout terrain, une maîtrise indéniable et quelques légères sautes de concentration : le Real a exercé une emprise étonnante pour son premier match officiel de la saison. Le FC Séville n’a pas pu la contrarier. Etouffés, presque asphyxiés, les Andalous n’ont pas pu s’exprimer. Et s’ils se sont créés quelques opportunités, c’est avant tout parce que les Merengue ont, par séquences, levé le pied. A ce moment de la saison, on leur pardonnera.
Le film du match
Mais ces micro-relâchements en disent long sur le potentiel de l’équipe de Carlo Ancelotti. L’association de ses nouveaux Galactiques s’annonce un casse-tête pour ses futurs adversaires. Sur le papier, on attendait un Real en 4-2-3-1. Dans la pratique, on a bien vu le duo Modric-Kroos faire le travail de nettoyage au milieu. Sauf que devant, James a passé plus de temps à manger la craie côté gauche, permutant avec un Ronaldo très axial. Vu d’en haut, ça ressemblait finalement à un 4-4-2. Ce système qu’affectionne particulièrement Carlo Ancelotti. Et que l’Italien avait appliqué lors de sa seconde saison parisienne.
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Les joueurs : James trop timide, Kroos déjà le patron du milieu
Les deux recrues estivales du Real étaient présentes sur la pelouse du Cardiff City Stadium. Numéro 10 dans le dos, James Rodriguez n’a pas pesé sur le jeu madrilène. Pas encore. On a senti l’ancien Monégasque timide. Il s’est surtout efforcé d’assurer ses transmissions, sans prendre de risques. Même s’il s’est signalé par un centre dangereux, sorti évidemment de sa patte gauche, à destination d’un Gareth Bale remuant.
Toni Kroos, lui, semble déjà avoir les clés de l’entrejeu. En première période, tous les ballons sont passés par l’international allemand. Ses transversales ont été d’une précision chirurgicale. Il a, fort logiquement, baissé physiquement au retour des vestiaires. Mais son association avec Luka Modric fut un modèle de propreté.
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Devant, Cristiano Ronaldo avait les jambes pour oublier son triste Mondial. Au-delà de son doublé, le Portugais n’a pas ménagé ses efforts. Sa relation technique avec Karim Benzema, plutôt discret, est perfectible. Mais elle a déjà fait mouche, en début de seconde période (49e). Derrière, enfin, Iker Casillas a tenu la baraque merengue. En attendant d’affronter la concurrence de Keylor Navas, le gardien espagnol a brillé. Il le fallait : sa défense a connu quelques petits trous d’air.
Son homologue sévillan a fait encore mieux. Sans les prouesses de Beto devant Benzema, James et Bale, Séville aurait pris l’eau. Denis Suarez a bien essayé de surnager. Le milieu espagnol s’est signalé par la qualité de ses prises de balle et de ses transmissions. L’ancien Rémois Grzegorz Krychowiak a couru dans le vide. Il a attendu les toutes dernières secondes pour s’illustrer, sur une frappe tendue, détournée par Casillas (88e).
La grande question : ce Real offensif est-il équilibré ?
Globalement, il l’était mardi soir. On aurait pu en douter lorsque les compos sont tombées. Jouer avec un quatuor James-Ronaldo-Benzema-Bale, c’est osé. Ça l’est encore plus quand ce quatuor est protégé par Luka Modric et Toni Kroos, deux authentiques milieux relayeurs-créateurs. Résultat, par moments, le Real était coupé en deux : d’un côté, les quatre de devant ; de l’autre, les six de derrière.
Dans les prochaines semaines, Carlo Ancelotti fera évidemment tout pour resserrer les lignes. Il y va de la pérennité défensive de son équipe. Car si les Merengue ont affiché de vraies promesses offensives, ils ont, en de courts instants, ouvert des brèches aux attaquants adverses. Ceux du FC Séville n’étaient pas assez tranchants pour les exploiter. Mais d’autres, plus efficaces, sauront fatalement en profiter.
Viendra alors sur le tapis cette épineuse interrogation entourant l’équilibre d’une équipe joueuse, portée vers l’avant. Par bonheur, Ancelotti a le matériau nécessaire pour bétonner quand il y aura urgence. Mardi, Raphaël Varane, Sami Khedira et Xabi Alonso n’ont pas foulé la pelouse galloise. Eux aussi auront leur mot à dire pour solidifier l’édifice madrilène. Ce serait tellement dommage qu’il s’écroule.
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