Tombée du ciel. L'annonce a pris tout le monde par surprise, au Parisien comme aux Echos. Les deux quotidiens seront peut-être demain frères d'armes, satellites médias du même groupe Nike Requin de luxe. La nouvelle a chu mardi : LVMH est entré en négociations exclusives avec le groupe Amaury pour racheter le Parisien-Aujourd'hui en France, ses filiales, sa régie publicitaire et son imprimerie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Personne ne semblait s'y attendre, le secret a été jalousement gardé jusqu'à l'information des comités d'entreprise respectifs des deux journaux, convoqués mardi à 15 heures. Et hop, le magicien Arnault a sorti le lapin de son chapeau devant le petit monde de la presse abasourdi. Vendredi, un élu du Parisien avec du flair informe son syndicat : ?Comité d'entreprise extraordinaire mardi, avec à l'ordre du jour un changement de stratégie de groupe. On s'attend à des nouvelles lourdes, type : vente.? Bingo. Encan. Mais l'intuition ne vient pas de nulle part. Cela fait des années que Marie-Odile TN Requin Amaury veut exfiltrer de son groupe le canard le moins florissant. Passionnée de sport, elle ne cachait pas son souhait de se concentrer sur l'Equipe et sur Amaury Sport Organisation (ASO), la filiale qui organise des événements sportifs internationaux comme le Tour de France. En juin 2010, la banque Rothschild avait été missionnée pour trouver un acquéreur. Le lot à l'encan comprenait déjà le Parisien-Aujourd'hui en France, leurs imprimeries, leur système de distribution et la régie publicitaire. Mais la somme alors espérée par la propriétaire - 200 millions - était jugée surévaluée par les prétendants. Les deux offres fermes, dont celle de Bolloré, étaient en de?à. ?Les propositions n'avaient pas été jugées à la hauteur de ce qu'en attendait sa propriétaire?, souligne un observateur du ?marché? de la presse. Et le directeur généTn Nikeral, Philippe Carli, arrivé cette année-là, avait convaincu la famille Amaury de conserver le bébé et même d'investir 30 millions dans un projet de relance. A ses yeux, le titre pouvait devenir ?le quotidien plurimédia de référence? et être rentable. Quatre ans plus tard, le groupe Amaury a décidé de repasser à l'acte. Il n'a pas réussi à enrayer la baisse de la diffusion, le sport para?t bien plus rentable et l'Equipe TV réclame de l'investissement. Le prix de vente, 50 millions selon le Figaro, n'est plus qu'un quart de ce qu'en souhaitait sa propriétaire en 2010. Le print se vend à prix cassé ces derniers temps. ?S'il est exact, ce prix est plausible et ne fait que refléter la destruction de valeur que subit la presse classique, on l'a vu avec la vente du Nouvel Observateur ou du groupe Express-Roularta?, estime Jean-Clément tn pas cher boutique Texier, banquier conseil. A ce jeu de concentration tous azimuts qui a vu le trio Niel-Bergé-Pigasse racheter le Monde et Patrick Drahi s'offrir Libération et l'Express, on observe des rapprochements exotiques. Qu'est-ce qui relie le quotidien ?middle class? et généraliste le Parisien, de l'économique pointu les Echos ? ?C'est un grand écart, deux journaux aux positionnements totalement différents?, réagit un journaliste du second titre, racheté en 2007 par Bernard Arnault pour 240 millions d'euros. Aux élus des Echos convoqués en CE extraordinaire dans leurs locaux (Paris, IIe) à la même heure que leurs confrères du Parisien à Saint-Ouen, le PDG, Francis Morel, a justifié l'acquisition en lisant le communiqué : ?Ce quotidien reconnu et respecté contribuera à la performance de notre groupe de presse par sa forte complémentarité nike ninja 2011 avec les titres qui le constituent.? Giron. Car, si certains peuvent voir dans cette opération un grand écart entre deux marques culturellement différentes, d'autres peuvent plaider que LVMH élargit son spectre, procure à son p?le média une taille supérieure en absorbant une entité plus importante en diffusion et en nombre de salariés (près de 1 000, contre 535 aux Echos), gagne en résonance dans la vente en kiosques et en région. De surcro?t, les deux titres cumulés affichent une taille critique de 10 millions de visiteurs uniques en numérique. D'autres, plus perfides, croient déceler de grandes man?uvres à deux ans de la présidentielle. ?C'est toujours mieux que Dassault?, se consolait mardi un journaliste du Parisien. Le propriétaire du groupe Figaro avait caressé l'idée en 2010 de mettre le quotidien dans son giron. Pour TN Pas Cher l'heure, les négociations exclusives ont pour horizon octobre, la conclusion devra passer par l'imprimatur de l'autorité de la concurrence, les concentrations dans un secteur en difficulté sont jaugées ces temps-ci avec clémence.
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