jeudi 4 juin 2015

Certains mouvements s’assument fédéralistes, d’autres ne veulent pas en entendre parler

Certains mouvements s'assument fédéralistes, d'autres ne veulent pas en entendre parler. Des partis veulent s'affranchir des règles budgétaires européennes, d'autres prnent leur respect strict. Et si la non-exploitation des gaz de schiste fait quasi-consensus, ce n'est pas le cas de la politique migratoire, de l'adhésion de la Turquie ou d'un éventuel Smic européen. Libération a synthétisé les positions des six principales formations politiques candidates en France Front de gauche, EE-LV, PS, Alternative (alliance Modem-UDI), UMP et Front national sur onze points importants du débat européen. A moins de trois semaines du vote, décryptage de nike tn taille 36 leurs choix pour l'UE. Adopter le traité de libre-échange transatlantique Qu'ils y soient opposés ou y mettent d'exigeantes conditions, les partis franais ne sont guère enthousiastes au sujet dutraité de libre-échange transatlantique (connu sous l'acronyme Tafta) en cours de discussion. Pour le Front de gauche comme pour les écologistes, cet accorddéstabiliserait nos industries, nos cultures, nos agricultures. Il permettrait l'arrivée en Europe de produits ne répondant pas à nos normes sociales ou environnementales. Il consacrerait également latoute-puissance des multinationales. Le FN dénonce également unvéritable choc de dérégulationpréparéen l'absence de toute concertation politique préalable. Critiques, les centristes estiment quedans l'état actuel des négociations, la France doit manifester fermement ses désaccords.Ilsexigent Nike Tn Pas Cher uneharmonisation par le hautet appellent àune grande vigilance. Pour le PS, il n'y a aucune raison de se précipiter, et il faudra s'assurer de la non remise en cause des choix de société et de notre législation en matière de santé, d'éthique, de travail, de consommation, d'agriculture, et de services publics. Seule l'UMP approuve le principe de ces discussions transatlantiques. Candidat en Ile-de-France, Alain Lamassoure souligne quel'accord porte sur l'harmonisation des normes, un domaine dans lequel les Européens sont en position de force.Sa réserve porte sur les tribunaux de droit privé qui arbitreraient les contentieux entre Etats et entreprises:Il suffira de les interdire dans la rédaction du traité, balaie Lamassoure. A lire aussi notre décryptage Qui pense quoi sur le Tafta Renforcer les contrles migratoires Nike TN aux frontières de l'UE Le clivage droite/gauche reste opérant sur les questions d'immigration. Le Front de gauche refuse la politique d'internement et d'expulsion des migrants illégaux et réclame de nouvelles politiques de migration et de codéveloppement avec les pays du pourtour méditerranéen. EE-LV veut la refonte totale du dispositif Frontex, qui verrouille l'accès à l'Europe et met en danger la vie des candidats à l'exil. Plus mesuré, le PS soutient une politique responsable en matière d'immigration illégale, tout en rejetant l'idée d'une Europe forteresse. De son cté, l'UMP fait de la lutte contre l'immigration illégale l'un de ses axes de campagne,comme en 2012. Le parti réclame une réforme des accords de Schengen, la création d'un commissaire européen à l'immigration et la possibilité de sanctionner, voire d'exclure Nike Requin de la zone Schengen un Etat défaillant sur le contrle de ses frontières. Sans amélioration du fonctionnement de celle-ci, l'UMP appelle à une sortie de la France d'ici un an. Irréaliste pour le centriste Jean Arthuis: l'Alternative souhaite un renforcement des contrles aux frontières de l'UE, mais aussi une aide pour les pays les plus confrontés à l'immigration clandestine. Ne laissons pas l'Italie seule pour régler Lampedusa ou l'Espagne avec l'enclave de Melilla, explique Arthuis. Quant au Front national, opposé à l'existence même de l'espace Schengen, il prne le rétablissement des frontières nationales pour rompre avec le laxisme de l'Union européenne. Assouplir les règles budgétaires européennes Insupportable corset ou chemin vers le redressement Les règles budgétaires qui limitent les déficits publics et le niveau air rift shop d'endettement des Etats membres divisent les partis. Sans surprise, écologistes et Front de gauche proposent de rompre avec ces contraintes. Pour ce dernier, ces règles supposent de mener des politiques d'austérité de faon permanente et de couper massivement dans les dépenses publiques, la protection sociale et les services publics […] Un gouvernement de gauche refusera d'appliquer une telle politique budgétaire. De son cté, le Parti socialiste réclame un calendrier étendu, crédible et réaliste de réduction des déficits, et la possibilité de soutenir financièrement les dépenses d'avenir. Une promesse déjà faite par Franois Hollande lors de sa campagne présidentielle en 2012, sans empêcher ensuite que la France ne ratifie le traité tel qu'il avait été signé sous la présidence de Nicolas Sarkozy. A l'inverse, l'UMP et le Tn Nike Modem s'opposent à la renégociation de ces règles budgétaires. Elles sont absolument indispensables, juge le centriste Jean Arthuis. Mais les Etats les ont transgressées dès la mise en route de l'euro; dès lors, on a fini par croire que c'était acceptable. Quant au FN, il estime que la question ne se pose tout simplement pas au vu de son programme: Ces contraintes font partis d'un système global que nous combattons, explique Aymeric Chauprade, tête de liste frontiste en Ile-de-France. Elles n'ont donc aucun sens pour nous. Intégrer la Turquie dans l'UE Serpent de mer du débat européen, la candidature turque divise toujours les partis. Ecologistes et Front de gauche sont favorables à l'entrée de la Turquie dans l'UE, à condition que celle-ci satisfasse aux critères d'adhésion - notamment le respect des libertés démocratiques. Même approbation cté PS, même si le secrétaire national du parti chargé de l'Europe, Philip Cordery, juge qu'il s'agit d'une perspective à très long terme. Le centre comme l'UMP y sont, eux, hostiles afin que l'Europe affirme son identité et notre culture commune, explique l'UMP. Ils souhaitent tout de même développer un partenariat renforcé avec Ankara. Ces partis veulent par ailleurs donner la priorité à l'approfondissement de l'Union, estimant que le fonctionnement actuel de l'UE ne lui a pas permis de digérer correctement ses derniers élargissements. Enfin, le Front national est lui aussi opposé à l'adhésion turque, Marine LePen estimant que l'UE n'a de sens qu'en tant que club de pays européens, c'est-à-dire faisant partie de la même civilisation. Elargir les missions de la BCE à l'emploi et à la croissance Institution majeure de la zone euro, la Banque centrale européenne a pour principale mission de veiller à la stabilité des prix. Une feuille de route plus restrictive que celle de son homologue américaine, dont la politique monétaire doit aussi viser le plein-emploi. Bien que la BCE ait pris d'elle-même des mesures énergiques ces dernières années, la plupart des partis sont donc favorables à une évolution de ses statuts, afin que l'emploi et la croissance, voire la lutte contre les inégalités, fassent eux aussi partie de ses objectifs. Le Front de gauche est également favorable à ce que la Banque centrale puisse prêter directement aux Etats, ce qui lui est aujourd'hui interdit. Même l'UMP, sans remettre en cause l'indépendance de l'institution, souhaite que celle-ci joue un rle beaucoup plus actif et tourné vers le soutien à la croissance et à l'emploi. Seuls les centristes se contentent de la situation existante: La BCE s'est déjà montrée pragmatique et responsable avec ses statuts actuels, considère le sénateur Jean Arthuis. Aux pays désormais de mener leurs propres réformes. Le FN défend de son cté une sortie de l'euro et un retour à la souveraineté monétaire - ce qui revient à se passer complètement de la BCE. Elire un président de l'Europe au suffrage universel L'idée fait son chemin. Alors que Bruxelles est perue comme une institution technocratique, éloignée des peuples, pourquoi ne pas faire élire un président de l'UE directement par les citoyens Pour la première fois, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE sont censés tenir compte du résultat du vote aux élections du 25 mai pour désigner le président de la Commission européenne, mais certains proposent d'aller plus loin. C'est le cas d'EE-LV et de l'Alternative. Les centristes suggèrent d'abord de faire élire un président de l'Union par le Parlement européen et les représentants des parlements nationaux, et dans un second temps au suffrage universel direct. A l'UMP, l'eurodéputé Philippe Juvin défend lui aussi l'idée que l'Europe n'avancera politiquement que si elle est plus incarnée. Il juge cependant cette réforme institutionnelle qui nécessiterait un nouveau traité pas imaginable dans le mandat qui s'ouvre. Même prudence cté socialiste: On n'est pas contre, mais la priorité est de pouvoir choisir un président de la Commission qui soit issu de la majorité au Parlement européen, explique Philip Cordery, secrétaire national du PS en charge de l'Europe. La mesure est, en revanche, hors sujet pour le FN qui conoit la souveraineté nationale comme la seule légitimité démocratique. Mettre des barrières douanières aux frontières de l'UE Plusieurs partis prnent la mise en place de mesures protectionnistes à des fins sociales et écologiques. Le Front de gauche propose ainsi une taxe kilométrique (dépendant de la distance parcourue par les produits) aux niveaux national et européen, ainsi que des visas sociaux et environnementaux aux frontières de l'UE. De son cté, EE-LV est favorable à une taxe carbone aux frontières de l'Europe ainsi qu'à des droits de douane pour les pays ne respectant pas la liberté syndicale. Opposé au protectionnisme de repli, le PS prne, lui, un juste échange à base de réciprocité et de respect des normes internationales. Toutefois, avertit le parti, si les négociations n'aboutissent pas à un accord, les Européens doivent s'autoriser à ériger des écluses tarifaires aux frontières de l'UE. De leur cté, tout en réclamant eux aussi de la réciprocité dans les échanges économiques, centristes et UMP s'opposent à des mesures protectionnistes. Le protectionnisme ne peut pas être un mot employé par un parti de gouvernement, écarte Jean-Franois Copé, le président de l'UMP.Enfin, le Front national se distingue en prnant un protectionnisme aux frontières nationales, donc qui s'appliquerait aux Etats-membres de l'UE, le parti d'extrême droite estimant qu'une grande partie de la concurrence déloyale provient de l'UE elle-même. Aller vers un Etat fédéral européen L'UE doit-elle, à terme, devenir un véritable Etat fédéral, dans lequel les pays membres délégueraient leurs principales compétences à une instance communautaire Deux formations assument clairement ce choix: EE-LV et l'Alternative. Pour le sénateur centriste Jean Arthuis, les souverainetés nationales à l'échelon national deviennent des illusions. A l'inverse, le Front national est évidemment opposé à une telle issue, proposant au contraire de restaurer notre souveraineté nationale dans l'ensemble des domaines où elle a disparu. Le Front de gauche se montre lui aussi réticent vis-à-vis de l'idée fédérale: Nous sommes favorables à des coopérations librement consenties entre Etats membres, explique Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Mais il y a des pans de souveraineté à ne pas céder, comme sur les questions budgétaires. Les parlements nationaux doivent garder un rle prépondérant. Quant à l'UMP et au PS, ils ménagent la chèvre et le chou - symbole de la division de leurs électorats respectifs sur la question européenne. Sur son site, le parti de droite juge queles batailles entre souverainistes et fédéralistes appartiennent au siècle passé. De même que nous refusons de sacrifier la Nation sur l'autel d'une utopie fédéraliste, personne ne pense que la France doit rester isolée. Quant au PS, il estime que l'Union doit concilier la volonté de souveraineté des Etats et la nécessité d'agir comme une unité politique unique. Nous voulons que certaines institutions soient fédéralisées, mais on ne pourra jamais calquer l'UE sur les Etats-Unis, tranche Philip Cordery. Pour un salaire minimum dans chaque pays membre Aujourd'hui encore, sept pays européens n'ont pas fixé de salaire minimum - une catégorie récemment quittée par l'Allemagne. Faut-il généraliser cette pratique dans toute l'UE Le Front de gauche y est favorable. Tout comme EE-LV, qui souhaite fixer ce salaire minimum selon le pouvoir d'achat de chaque Etat membre, et les socialistes, favorables à un Smic égal à au moins 60% du salaire médian. Le centre invite, à son tour, les partenaires sociaux européens à ouvrir les négociations sur le sujet mais certains, à l'instar de Jean Arthuis s'interrogent sur sa faisabilité: Je crains que ce ne soit pas pour pour demain. Il faudrait déjà que Franais et Allemands se mettent d'accord. L'UMP est également favorable à une généralisation du principe du Smic: Oui à un salaire minimum dans chaque pays, mais non à un Smic européen unique, explique Jérme Lavrilleux, tête de liste dans le Nord-Ouest. Cela conduirait soit à baisser le Smic franais, soit à atteindre des niveaux insoutenables pour certains pays. On pourrait fixer un plafond et un plancher au niveau européen. Quant au FN, il juge la question secondaire: Du moment que le Smic de certains pays resterait inférieur à celui de la France, cela n'empêcherait pas le dumping social, juge Louis Aliot, tête de liste dans le Sud-Ouest. C'est un gadget de plus. Faire converger la fiscalité des Etats membres Le principe d'une harmonisation des fiscalités des Etats membres fait recette à droite comme à gauche. Encore une fois le parti de Marine Le Pen se démarque, préférant, d'après Aymeric Chauprade, tête de liste en Ile-de-France, offrir une réponse adaptée à chaque Etat au lieu de plaquer un dispositif moyen qui ne correspond à personne. Les listes de gauche poussent pour une plus grande convergence fiscale, les écologistes souhaitant par exemple que l'impt sur les sociétés soit encadré au niveau européen par des taux minimum et maximum, et qu'une taxe européenne sur les grandes fortunes voie le jour. Le centre plaide quant à lui pour un nouveau traité de convergence fiscale et sociale qui porterait sur l'assiette et les taux effectifs des impts sur les sociétés et sur les montants des cotisations sociales. Et l'UMP promet de faire de la convergence fiscale sa première ambition mais elle préconise pour cela de s'en tenir à un cercle plus restreint que celui de la zone euro en travaillant plus particulièrement avec l'Allemagne et le Benelux. Exploiter les gaz de schiste La droite est la seule à vouloir avancer sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schistesi celle-ci est respectueuse de l'environnement. A l'inverse, les écologistes réclament un moratoire européen sur le sujet. Les centristes, eux, ont tenté de se mettre d'accord, même si manifestement les débats se poursuivent en interne: Nous avons arrêté notre position pour la campagne, nous sommes contre. Mais je ne suis pas sr que nous soyons tous du même avis, reconnat l'eurodéputé (Modem) Robert Rochefort. Le FN, s'il se prononce contre l'exploitation des gaz de schiste, est ambigu sur la question de l'exploration. On est très suspicieux mais si on trouve des solutions réduisant les risques environnementaux, on sera favorables, tente Aymeric Chauprade.


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